Pour certains, les tueurs en série sont un mystère passionnant. Si Se7en leur était destiné, Resurrection, lui, fait de son assassin un personnage on ne peut moins admirable. En fait, tout n'est que nuance entre Se7en et Resurrection parce que c'est sensiblement le même film, à quelques exceptions près, et, puisque ce dernier peut facilement être blâmé d'avoir copié, concentrons-nous sur ce qui est repris et ce qui ne l'est pas. Dans les deux films, tout est sombre, les meurtres sont crus, deux enquêteurs nous servent de héros, le tueur a des références bibliques et ne se montre que vers la fin du film mais pas sans s'être fait pourchassé dans son propre appartement et s'être enfuit vers la moitié du métrage. Il n'y a pas de conclusion aussi magique que dans Se7en, pas de sursauts et tout est extrêmement prévisible malheureusement.
Ça n'en fait pas pour autant un film fade. On a ici et là des ajouts au déroulement principal qui y sont directement reliés. Par exemple, un policier perd l'usage de sa jambe après une intense scène de poursuite et on doit lui consacrer quelques minutes pendant lesquelles il nous fait bien sentir sa terreur, sa perte : pas simplement sa douleur à laquelle le film habituel se serait arrêté.
Puis, vers la fin, un nouveau-né se fait sauvagement balancer de droite à gauche et ça en choquera plus d'un. Sauf que si on oublie une seconde le solide mur entre le mal et le bien, c'est une initiative incroyablement audacieuse et intelligente. Un bébé, dans ce contexte, représente un hôtage tellement plus symbolique et facile à maîtriser qu'un adulte. C'est en partie pour ce style de surprises que seules les personnes rationnelles et à l'esprit ouvert crieront au génie. Quoi qu'il en soit, on est conscient que le spectateur est humain et tout revient tout de même plus ou moins dans l'ordre avant que le générique défile.
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