Imaginez qu'un film puisse vraiment vous isoler du quotidien et vous y faire croire. Imaginez que les plus invraisemblables coïncidences prennent place au même endroit, au même moment. C'est en ces mots que se résume Terror Toons. Comme s'ils s'empressaient d'emplir les cases d'une bande dessinée, les personnages se bousculent pour la vedette. Un père travesti, un deuxième qui ne se doute de rien, quatre adolescents, leur libido, une enfant surdéveloppée, son copain, un livreur de Pizza, un policier mystique, deux aliénés et une super-héroïne sont de la lutte.
Exposer convenablement un monde suréaliste avec un budget aussi sérré n'a pas dû être chose facile. La qualité des effets spéciaux, du grain et des superpositions laisse à désirer. En revanche, du moment où on assume le défaut visuel et l'humour enfantin, il devient facile de s'abandonner et d'investir l'attention que ce film mérite réelement.
S'il y a une chose que l'on doive accorder à ces films indépendent à modestes budgets, c'est leur taux élevé de violence. Leur contenu n'est pas filtré au même titre que les sorties officielles et c'est en partie pourquoi on leur reconnait un style plus franc, plus artistique lorsqu'approprié. Cette brutalité n'est pas toujours utilisée à bon escient dans l'industrie mais le sang n'aura jamais autant scintillé qu'aspergeant l'une des spirales psychadéliques multicolores de Terror Toons. C'est excessif, c'est vulgaire, c'est approprié.
S'il avait été mieux subventionné, ce film aurait pû prendre la relève de Killer Klowns from Outer Space aux rangs des films fétiches dépourvus de sens à se farcir entre amis, pas nécessairement à jeun. Lorsque l'épuisement se fait sentir, que la soirée se fait vieille, Terror Toons est la comédie d'épouvante par excellence. Il existe un niveau d'humour pour tout spectateur, celui-ci vous ira-t-il peut-être.
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